▬ 1m98 ▬ 102kg ▬ Brun ▬ Cheveux mi-longs attachés au-dessus de sa tête ▬ Yeux dorés ▬ Large carrure mais vif et discret ▬ Une cicatrice sur le visage traversant son œil qu’il a failli perdre ▬ Bouc taillé proprement ▬ Dos et bras entièrement tatoués représentant un aigle dont la tête est sur son pectoral gauche ▬ Diverses cicatrices sur le corps ▬  Le pas léger, sait se faire oublier ▬ Combattant émérite ▬ S’entraîne régulièrement ▬ Vêtu d’une armure de cuir souple, comportant quelques pièces de métal et une côte de maille sous ses vêtements ▬ Cache plusieurs armes sur lui (épée, dague, couteaux…) ▬ Arbore une broche aux armoiries du prince Darshanjaar ▬ Loyal envers ce dernier ▬ Ne parle pas pour ne rien dire ▬ Eprouve un grand respect pour son prince et un amour difficile à décrire ▬ Agit pour son bien et rien d’autre ▬ Aime la nature, les animaux et les secrets du monde ▬ Sait profiter de ce que la vie offre ▬ N’éprouve aucune culpabilité à tuer pour son Prince mais grogne quand il écrase une coccinelle par mégarde ▬ A toujours la main sur la garde de son épée ▬ Peut faire apparaître un bouclier pour résister aux chocs ▬ A tendance à se mordre la lèvre quand il est nerveux ▬ N’hésite pas à remettre le Prince à sa place, peu importe les conséquences ▬ Apaisant ▬ Obéissant ▬ Avenant ▬ Ingénieux ▬ Jaloux ▬ Possessif ▬ Sarcastique ▬ Réservé ▬ Attentif ▬ Observateur ▬ Pacificateur ▬ Vigilant ▬ Méthodique ▬ Patient ▬ Digne de confiance ▬ Calme ▬ Silencieux ▬ Optimiste ▬

Les épreuves qu’a pu vivre Altaïr au cours de sa vie auraient probablement pu le faire sombrer plus d’une fois dans la négativité et peut-être même l’a-t-il frôlée à plusieurs reprises. Néanmoins, à travers les obstacles qu’il a dû franchir, il est toujours parvenu à en faire ressortir le positif. Les souvenirs qu’il possède de son enfance, de sa mère et de son père, lui ont permis de toujours aller de l’avant. En apprenant à voir le bon en chaque chose, il a continué d’avancer et de franchir les murs qui lui ont fait face. Aujourd’hui, malgré les actes qu’il a pu commettre pour le Prince Darshanjaar, son esprit n’en reste pas moins serein. Il sait pourquoi il agit de la sorte, pourquoi il doit manipuler ou tuer et cela ne le dérange pas. Et s’il lui arrive parfois de frôler la négativité en culpabilisant, cela ne dure jamais suffisamment longtemps pour sombrer car il lui suffit de se rappeler de l’homme qu’il l’a amené où il est aujourd’hui. Altaïr est persuadé que l’avenir sera meilleur, que ce soit pour lui ou pour le Prince. Il garde espoir et sait qu’il doit tenir bon en attendant ce jour. Pour le moment, il fait de son mieux pour rester positif car il sait également que sa présence est nécessaire au bien-être de l’homme pour qui il ferait tout.

La jeune femme s’arrêta devant lui, essoufflée et une lueur de panique dans le regard. Il l’observa de toute sa hauteur tandis qu’elle lui signifiait que le prince Darshanjaar venait de le faire appeler au plus vite. Un léger soupir lui échappa et il laissa son propre regard dévier vers la fenêtre et le paysage qu’il pouvait y voir. Quand le prince donnait un ordre, les serviteurs avaient tendance à craindre un revers de bâton s’il n’était pas respecté, mais lui savait qu’il n’y avait sûrement aucune frayeur à avoir. Elle le regardait de ses grands yeux bleus, des mèches de cheveux noirs tombant autour de son visage de poupon. Elle devait être jeune, pas plus de vingt ans, si ce n’est moins. La fatigue l’empêchait de se souvenir exactement de la réponse ou de son nom. Car il connaissait celui de chaque personne se trouvant au service du prince. Néanmoins, son visage l’envoûta un instant tandis qu’un autre s’y superposait brièvement.


Sa mère aussi avait les cheveux noirs. Ils étaient si longs qu’il lui arrivait de cacher son fils grâce à eux lorsqu’ils jouaient ensemble dans leur petite maison à Glacies. Dans ces moments-là, l’enfant riait, s’accrochait à elle et s’enveloppait dans ses bras et dans cette longue chevelure, se sentant en sécurité contre la chaleur de son corps. Son père était là lui aussi, grand, massif et toujours ce sourire collé sur les lèvres. Il était originaire d’Ardere, elle venait du pays de la glace et du froid. Ils étaient venus y vivre quand il était encore petit et qu’ils avaient dû fuir Ementia suite à des accusations de meurtre à l’encontre de son père. Altaïr ignorait si elles étaient fondées ou non, il était trop jeune pour s’en soucier et, aujourd’hui, regarder le passé ne l’intéresse pas. D’aussi loin que remontent ses souvenirs, son enfance s’est passée dans la neige. Blanche, pure et froide. Il aimait courir dedans, jouer avec, se rouler dans la poudreuse jusqu’à en avoir le bout des doigts gelés. Puis il rentrait et se blottissait dans les bras de ses parents au coin du feu, là où il observait les volutes de glace voleter au-dessus des doigts de la femme qui lui avait donné la vie.

Mais la pureté de la neige a été vite entachée. Il n’avait pas encore quatorze ans quand les hommes vêtus de noirs sont venus jusqu’à chez eux, qu’ils les ont surpris dans la nuit munis de leurs lames et de leur haine. Sans les aboiements des chiens, nul doute qu’ils n’auraient même pas eu le temps d’ouvrir les yeux pour réaliser ce qui leur arrivait. Sur ordre de son père, Altaïr a tenté de fuir avec sa mère, leurs pieds s’enfonçant dans la neige, les épuisant. Elle a hurlé quand la lame lui a tailladé le dos et qu’elle s’est effondrée sur le blanc immaculé qui les entourait. Le sang s’est répandu autour d’elle tandis qu’elle tendait la main vers lui, le suppliant de fuir. Effrayé, il a regardé l’homme s’approcher, son sourire mauvais brillant presque dans l’obscurité. Puis, après un dernier regard vers sa mère qui expirait son dernier souffle, il s’est mis à courir.


Il remercia la servante et s’empressa de prendre la direction des appartements du prince, qui n’étaient pas loin. Quand Darshanjaar le faisait appeler, que ce soit important ou non, il venait. Devant les portes de ses appartements, deux gardes se tenaient là en faction. Il les salua d’un signe de tête et entra sans attendre. Il était le seul à pouvoir aller et venir à sa guise en ces lieux, tout le monde le savait et personne ne dirait quoique ce soit à son encontre pour ça car Altaïr n’écoutait qu’une seule personne. Son regard tomba immédiatement sur le dos du prince, vêtu simplement d’une robe de chambre en soie brodée, ses longs cheveux tombant gracieusement dans son dos. La tension dans ses épaules était visible même de là où il se trouvait, l’atmosphère était pesante comme si les émotions du prince se répercutaient dans l’air. Il claqua discrètement la langue contre son palais et s’empressa de congédier les serviteurs encore présents dans les appartements d’un geste de la main. Ceux-ci ne demandèrent pas leur reste et filèrent presque ventre à terre. La porte se referme sur le silence de la pièce.

Altaïr s’avança jusqu’à lui au moment même où Darshanjaar se laissa aller en arrière jusqu’à toucher son torse. Il referma un bras autour de son corps fin et musclé et respira l’odeur des huiles parfumées dans ses cheveux. Celle des festivités de la veille était partie et cela lui convenait parfaitement. Il ferma les yeux, le gardant près de lui, tentant de prendre sur lui la tension qu’il pouvait encore sortir dans ses muscles. Il n’aimait pas quand il était ainsi, quand il se perdait en lui-même, s’oubliant dans ses sentiments négatifs et sombres. Cela lui rappelait l’ampleur de la situation, le risque présent à chaque instant de sa vie. Son étreinte se resserra encore un peu autour de lui, comme pour le protéger du monde et de lui-même. Altaïr avait peur, peur de ce qu’il pourrait arriver si sa présence à ses côtés ne s’avérait, un jour, plus suffisante. Mais pour le moment, il ne souhaitait pas y penser.

« Je suis fatigué… »
« La soirée a été difficile ? »
« Comme les autres… »
« Vous savez que ça ne vous fait pas du bien pourtant. »
« Hmm… »

Il le laissa se retourner contre lui et passer ses bras autour de son cou. Leurs regards se croisèrent très brièvement avant qu’Altaïr ne le soulève pour l’emmener jusque dans la chambre, vers son lit. Il déposa le prince avec douceur dans le lit. Avant qu’il puisse ramener les couvertures vers lui, l’étreinte se resserra et il frémit légèrement en sentant les mains du prince frôler la marque en relief au milieu de son dos, perdu parmi les plumes de l’aigle.


Ses quatorze ans pas encore fêtés, Altaïr s’était retrouvé livré à lui-même. Il avait dû survivre comme il avait pu, errant sur les terres enneigées de Glacies, s’arrêtant dans les villages pour tenter de se nourrir en mendiant, en suppliant, en volant. Il était seul et perdu. Endeuillé et en colère. A cette époque, ces sentiments auraient pu l’entraîner vers le fond, mais il avait tenu bon, respectant la volonté de sa mère pour qu’il vive. Arrivé à Hiems, la survie avait été un peu plus facile, mais personne ne voulait d’un jeune orphelin sale et décharné. Alors il avait fait ce qu’il fallait pour survivre encore, des choses dont il n’était pas fier mais qui lui avait permis de gagner un peu d’argent pour se payer à manger, parfois même un lit pour la nuit. Il avait fini par avoir des comptes à rendre à un homme peu fréquentable mais qui lui avait fourni un toit chaque soir. Il devait lui donner une partie de ce qu’il parvenait à gagner, mais cela lui était égal tant qu’il arrivait à manger et à se réchauffer un minimum.

Cela avait duré près de deux ans. Deux ans pendant lesquels il avait réussi à mettre un peu d’argent de côté pour une meilleure vie. Parce qu’il y croyait. Il voulait pouvoir vivre comme tout le monde. Il voulait faire honneur à ses parents qui avaient donné sa vie pour lui. Mais l’homme qui l’hébergeait en décida autrement. Du jour au lendemain, il se lassa de lui et le vendit à un esclavagiste de passage à Hiems. Altaïr se débattit, tenta de s’échapper mais il n’avait que seize ans à peine et il n’était pas de taille face à ces hommes. Il fut vendu à un autre homme. Un bourgeois bien sous tout rapport qui cachait ses vices à la société mais qui n’avait aucun scrupule à regarder des hommes se battre à mort. Après quelques mois d’entraînement, ce fut autour d’Altaïr d’être jeté dans la fosse. Encore une fois, il se battit pour sa survie. Encore et encore. Mois après mois. Année après année. Il s’endurcit, grandit, fit taire la rage en lui, la tristesse et la culpabilité de devoir tuer des gens qui n’avaient rien demandé. Il fit taire tout cela pour ne devenir qu’un pantin aux mains d’un marionnettiste qui s’enrichissait sur son dos. Seule restait sa volonté de vivre, quoiqu’il advienne. Jusqu’au jour où son maître le perdit dans un bête pari.

Si Altaïr crut pouvoir retrouver sa liberté après cela, il se trompait. Il fut récupéré par un marchand, placé dans un lot d’esclaves et il ne sut ni comment ni pourquoi, offert au roi de Ferus. Roi qui finit par donner ces esclaves à ses nombreux enfants.

Ce fut ce jour-là qu’il croisa le regard brun du jeune prince Darshanjaar Cheetah. Un regard remplit de quelque chose qu’il n’était pas parvenu à nommer, comme si, contrairement à lui, il avait cessé de vivre.


Après un léger instant de surprise, Altaïr se laissa aller contre le prince, le recouvrant de toute sa carrure. Il leva la main pour aller frôler sa joue, ses cheveux, continua de respirer son odeur.

« Reste avec moi… »
« Toujours. »
« C’est vrai ? »
« Oui. Même si vous me repoussez, je serai toujours là. »
« Je ne te repousserai pas. »
« Je sais… »

Depuis ce jour, dix ans plus tôt, où le prince avait jeté son dévolu sur lui, il était resté à ses côtés. Si les premiers mois s’étaient avérés difficiles, Altaïr avait appris à aimer ce garçon perdu dans un château. Rapidement, il avait compris que derrière cette façade de prince autoritaire et assuré, derrière ce sourire charmant et intelligent, se trouvait un adolescent seul et amer. Il avait appris à voir ses faiblesses et ses failles. Il avait vu le garçon derrière le prince et il s’était fait un devoir de toujours le protéger. Même quand, quatre ans plus tard, il l’avait officiellement libéré de ces chaînes d’esclaves, lui donnant ainsi la possibilité de prendre son propre envol, de construire sa propre vie. Altaïr avait refusé de le quitter, insistant pour rester à son service, quoiqu’il arrive. Il l’avait fait, peu importe le nombre de fois où Darshanjaar lui avait dit de partir, de ne pas rester avec quelqu’un comme lui dans ces moments où il sombrait, il était resté. Même quand les coups pleuvaient, quand la violence était trop présente et qu’il devenait l’exutoire de ses pensées sombres. Il était resté. Il était devenu son garde du corps, son homme de main, son ami en quelque sorte. Il était son homme de confiance, son second. Il avait aidé à recruter chaque membre de la garde du prince, se tenant au courant de chacune de leur vie, et il avait fait de même avec chaque serviteur à ses côtés. Il avait tué pour lui aussi.

Jagar avait été l’un d’eux. L’homme le plus important qu’il ait mis lui-même à mort. Après la tentative d’assassinat à l’encontre de son prince, Altaïr était devenu fou de rage. S’il n’avait pas été là ce jour-là, nul doute que Darshanjaar serait mort. Heureusement, c’était lui qui avait été blessé avant de tuer l’assassin. Puis, par la suite, le commanditaire. Cela lui avait pris du temps de trouver le bon moment, celui où Jagar Cheetah n’était pas suffisamment protégé pour échapper à sa lame. Altaïr se souvenait encore du regard du prince héritier quand il lui avait enfoncé sa lame dans le cœur, silencieux. Il avait vu la surprise avant la compréhension et la peur. Lui n’avait rien dit, pas un mot. C’était inutile, Jagar savait qui l’envoyait et pourquoi. Il avait rendu son dernier souffle dans le silence des jardins, sans que personne ne voit qui avait manié la lame.

La bouche du prince trouva la sienne et Altaïr lui rendit son baiser, soupirant contre lui. Il ferait tout pour lui, absolument tout. A l’exception d’une chose : le laisser sombrer en lui-même. Jamais il ne le laisserait faire une telle chose. Sinon, nul doute qu’il le suivrait.

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12 novembre 170 : Naissance d’Altaïr à Ementia.
25 juin 174 : Les parents d’Altaïr fuient Ementia pour rejoindre Glacies après les accusations à l’encontre de son père.
13 mai 184 : Des chasseurs de prime tuent les parents d’Altaïr. Celui-ci parvient à fuir – ou bien le laisse-t-on fuir ? – et se retrouve livré à lui-même.
16 juillet 184 : Altaïr fait tout pour survivre dans les rues de Hiems, capitale de Glacies.
30 septembre 186 : L’adolescent est capturé et vendu pour devenir un esclave.
08 octobre 186 : Son premier maître se sert de lui dans des combats illégaux. Altaïr fait ce qui doit être fait pour survivre, encore une fois.
27 janvier 190 : Le maître d’Altaïr le perd dans un pari. Passant de mains en mains, le jeune homme se retrouve chez un riche marchand.
23 mars 190 : Altaïr fait partie d’un lot d’esclaves offert au Roi de Ferus. C’est le prince Darshanjaar qui le choisit pour le servir.
15 février 194 : Shani libère Altaïr. Celui-ci fait le choix de rester auprès de son Prince.
18 octobre 198 : Altaïr sauve son Prince d’une tentative d’assassinat perpétrée par son frère aîné, Jagar. Deux semaines plus tard, ce dernier meurt de la main d’Altaïr.